Histoire du Piano depuis le Piano-forte de Cristofori

Créé au début du XVIIIe siècle par l’italien Bartolomeo Cristofori, à Florence, sous l’appellation de piano-forte, le piano naît de l’évolution d’un instrument appelé clavicorde (XVe siècle) et du tympanon (Moyen Âge). C’est le début de l’histoire du piano.

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La découverte fondamentale de Cristofori est la résolution d’un problème mécanique intrinsèque aux pianos. Il faut que les marteaux frappent les cordes mais cessent d’être en contact avec elles une fois qu’elles ont été frappées. Ce, afin de ne pas étouffer le son. De plus, ils doivent retourner à leurs positions initiales sans rebondir violemment. Et ceci rapidement, pour permettre aux notes d’être répétées à une vitesse satisfaisante.

La pianiste Martha Argerich interprète la sonate en ré mineur K.141 de D. Scarlatti, particulièrement riche en notes répétées, sur un piano moderne. Vous pouvez écouter la même sonate jouée sur un clavecin.

Comparé au clavicorde et en se perfectionnant, le piano forte va permettre des nuances dynamiques et sonner bien plus fort, avec une tenue de note plus longue.

La facture de piano-forte connut son essor durant la fin du XVIIIe siècle, avec le travail de l’école viennoise. Les pianos de style « viennois » étaient fabriqués sans cadre avec seulement un barrage en bois, deux cordes par note, et des marteaux recouverts de cuir. C’est pour des instruments de ce type que sont écrits les concertos et sonates de Mozart. Cet instrument avait un son plus doux et plus clair que celui des pianos modernes, et permettait aussi de tenir les notes plus longtemps.

Histoire du piano, du piano-forte au piano moderne

De 1790 à 1890, le piano-forte de l’époque classique va subir de très nombreux changements qui vont l’amener à sa forme actuelle de piano moderne. Cette évolution de l’instrument a été motivée par le besoin permanent des compositeurs et des pianistes d’un son plus puissant et de plus grandes possibilités expressives. Elle fut permise par la révolution industrielle en cours, qui mit à la disposition des facteurs de piano des procédés technologiques permettant de produire des cordes en acier de grande qualité et une plus grande précision d’usinage pour la production des cadres en fonte.

Pendant la première partie de cette période, les progrès technologiques apportés au piano-forte durent beaucoup à la firme anglaise Broadwood. Elle avait alors déjà une grande réputation pour le son puissant et majestueux de ses clavecins. La firme, qui envoya ses instruments à Haydn et Beethoven, fut la première à construire des piano-forte avec une tessiture de plus de 5 octaves. 5 octaves 1/5 dans les années 1790, 6 octaves en 1810 (ce qui permit à Beethoven d’employer les notes ajoutées dans ses dernières œuvres) et 7 octaves en 1820.

Le piano moderne

Au cours des années 1820, les firmes Érard (1780-1959) et Pleyel (Paris – 1807), développèrent l’instrument et se firent une concurrence stimulante.

Histoire du Piano: la firme Erard a joué un rôle importat. Ici, un piano Érard au vernis Martin, 1835, collection du Château de Bizy.
La firme Erard a joué un rôle important dans l’histoire du piano. Ici, un piano Érard au vernis Martin, 1835, collection du Château de Bizy. Photography: Teofilo.

On sait que Chopin et Liszt, utilisaient leurs pianos. La firme Érard apporta certainement les innovations les plus importantes surtout du point de vue de la mécanique de l’instrument. C’est en 1821 que Sébastien Érard inventa le système à répétition, communément et improprement appelé double échappement. Il permet à une note d’être rejouée même si la touche n’est pas encore revenue à sa position initiale. Une innovation que les grands virtuoses sauront utiliser dans des compositions toujours plus difficiles et toujours plus rapides.

Amélioré par Henri Herz vers 1840, le principe du double échappement devint finalement le mécanisme standard des pianos à queue, utilisé par tous les facteurs.

D’autres innovations importantes ont été apportées durant cette période:

  • l’utilisation de trois cordes au lieu de deux pour toutes les notes sauf les plus graves
  • le cadre métallique
  • le croisement des cordes, les cordes basses, passant au-dessus des cordes blanches, et portant sur un chevalet séparé
  • les marteaux recouverts de feutre
  • la pédale tonale, inventée en 1844 par Jean Louis Boisselot et améliorée par le facteur Steinway en 1874.

Le piano de concert moderne atteignit sa forme actuelle aux alentours du début du XXe siècle.